Clichés culturels

Comments

[Gagoum]

C'est clair!

Merci beaucoup pour toutes ces explications
Je trouve trop cool de comprendre comment on fonctionne, ça permet de sortir de bien de situations, ça donne des outils à notre cerveau rationnel en quelque sorte!



Juste une question par rapport à l'étude dont tu parles Amélie, est-ce que ça suggère que des caractéristiques du visage proche de ce qu'on reconnait comme une expression de joie pourrait effectivement avoir un impact sur notre stéréotype comme j'en ai eu l'idée?



Ensuite, ce que tu dis du contexte(ruelle noire) Julie est aussi pertinent dans la situation où j'étais : c'était sur le campus de l'uni. Alors ici c'est bien plus libéré qu'en Suisse, on peut porter mini-short, dos-nu, petite robe d'été avec des trous sans problème, mais c'est vrai que pour moi un tel décolleté est pas trop bien intégré à l'uni. J'aurais peut-être été moins choquée en boîte.

[Juju]

C'est effectivement très intéressant et j'ai tenu jusqu'à la fin ! :)



C'est vrai qu'on a tous des stéréotypes et des idées préconçues et ce que je trouve vraiment impressionnant c'est que le processus est la plupart du temps inconscient! Par exemple, on croise quelqu'un dans une ruelle noire et on a peur. On peut rien faire contre ça!

Ca me fait un peu penser à ce qu'on a vu dans un cours sur les émotions et aussi dans un livre que j'ai lu sur le sujet. Avant d'avoir une émotion, il y a un stimulus qui provoque quelque chose en nous. Avec le fonctionnement de notre cerveau, l'information arrive d'abord jusqu'à l'amygdale (qui est le centre émotionnel de notre cerveau), donc avant même d'avoir vraiment réalisé ce qu'on voit: par exemple, une araignée, on peut ressentir de la peur.

Ensuite, il y a notre cerveau "raisonné" qui entre en jeu et, par exemple, qui s'aperçoit que l'araignée est en plastique et donc cela régule notre émotion et notre comportement.

D'ailleurs, je reprend une phrase qu'on m'a dite: "on est pas responsable d'être myope, mais on peut choisir de porter des lunettes." C'est le même principe avec les émotions, on ne peut pas les empêcher (bien que certaines personnes soient dépourvues d'émotion), mais on est responsable de la façon dont on les gère et dont on se comporte.



Ca s'éloigne un peu du sujet, mais je trouve que c'est un peu le même fonctionnement. En effet, on fait un peu un raccourci jusqu'à nos catégories, nos stéréotypes, par exemple, quand on voit une asiatique, on pense à quelqu'un de plutôt réservé. Par contre, quand on y réfléchit un peu, on s'aperçoit que ce qu'on ressent et ce qu'on pense instinctivement ne correspond pas forcément à la réalité.



Voilà, je me suis un peu laissée emportée par mes émotions :p mais c'est un cours que j'ai trouvé hyper intéressant et que je trouve utile aussi pour un développement personnel. Ca aide à remettre les choses en question et à leur place ;)

[amélie]

Alors je continue la discussion, avec des éléments que j'ai appris en cours et qui me semblent assez pertinents:-) Par contre ça risque d'être un peu long donc déso d'avance...mais ça vaut la peine pk je trouve ça hyper intéressant!



C'est vrai qu'on a souvent des images stéréotypées des gens d'autres cultures ou d'autres catégories sociales que nous. On en a même plus que ce que l'on ne pense, typiquement les stéréotypes homme-femme ou les croyances associées aux professions (on imagine mal une jeune asiatique chauffeur poids lourd par exemple:-)) Ces croyances stéréotypées sont véhiculés par les médias mais aussi par les récits de gens qui ont eu des expériences (voyage, amitiés) avec ces gens. Or, toutes ces informations qu'on reçoit proviennent elles-même d'un filtre séléctif.



Je m'explique: la réalité est extrêmement complexe et, afin de l'appréhender, de la comprendre et d'interagir de manière adaptée avec elle, nous avons besoin de la shématiser ou de la catégoriser. Pour chaque catégorie, dans ce cas culturelle, nous emmagasinons les caractéristiques "type" représentatives de cette catégorie. Forcément, ces caractéristiques proviennent de notre héritage culturel et de notre vécu. Grâce à ces caractéristiques, nous sommes capables de reconnaître un nouvel élément comme faisant partie d'une catégorie particulière. Par exemple: cette personne est asiatique parce qu'elle a les yeux bridés, un teint jaune, des cheveux raides noirs,...

Autre exemple bien utile: catégorie agresseur potentiel = homme(s), pas très bien vêtu(s), (noirs pour certains), dans une ruelle sombre, (ou une gare, pour julie) etc ...qui nous permet de nous préparer à agir de manière adéquate à la situation (la prudence).

Le problème avec ces catégories, pourtant nécessaires à notre bon fonctionnement, c'est qu'elles nous confèrent des ATTENTES par rapport au réel. Dans le cas de Gaelle, tu t'attendais sûrment à ce qu'une fille asiatique soit "typiquement" discrète, sage, non proquante, etc. Si une caractéristique de l'objet qu'on appréhende ne correspond pas à la catégorie à laquelle il appartient (le décolleté pour la femme asiatique), on peut avoir diverses réactions:

- l'ignorer pour se focaliser sur les caractéristiques qui correspondent au stéréotype, par exemple "elle a des baguettes chinoises dans les cheveux":)

- trouver une explication alternative qui va dans le sens de notre stéréotype, par exemple cette fille asiatique était habillée comme ça parce qu'elle n'a pas grandi en Asie mais en Australie et donc n'a pas intégré les normes culturelles des femmes asiatiques.

- intégrer cette nouvelle information pour modifier ou assouplir notre représentation de cette catégorie. Ici, admettre que les femmes asiatiques peuvent aussi aimer s'habiller de manière provoquante et ne plus être surpris la prochaine fois qu'on en croise une vêtue vulgaire.





Pour l'histoire sur les expressions faciales, en fait j'ai trouvé une étude qui démontre qu'un peuple d'Afrique, qui n'avait jamais eu affaire à des occidentaux, était malgré tout capable de reconnaitre correctement(sur des photos) les émotions véhiculées par les expressions faciales des occidentaux. C'est donc une aptitude universelle et ça suggère qu'on interprète tous une combinaison de traits, par exemple yeux plissés+sourire+visage ouvert, comme étant propres à une expression particulière, ici la joie.



Voilàà je vous ai soulés et bravo à celles/ceux qui ont tenu jusqu'à la fin!;-)



Bisous

[Gagoum]

Oui je pense que les films etc ont un grand impact... d'ailleurs faudrait un peu mettre à jour ce qui est diffusé en Europe.



Pour ce qui est des caractéristiques, Amélie m'a dit que quand on est enfant, on apprend à déchiffrer les traits du visage, donc c'est certainement différent d'une culture à l'autre et ça induit peut-être l'impact. (Si elle veut préciser un peu, je la laisse commenter;)



Merci d'avoir répondu, j'espérais lancer un ptit débat ici^^

[Juju]

Alors je pense que l'image qu'on se fait des asiatiques est dûe à ce qu'on voit à la télé et dans les films.

On doit associer les asiatiques avec Geisha, karaté, sushi, moine bouddhiste. Je pense que c'est principalement à cause de ça.

Mais c'est aussi vrai que lorsqu'on regarde les caractéristiques physiques cela a un impact sur nous.

j'ai pensé à quelque chose dans le même genre l'autre jour quand on parlait du racisme durant un cours: je n'ai rien contre les personnes à la peau noir (et souvent je les trouve très beau ;) ), alors pourquoi, lorsque je vois trois noirs qui arrivent vers moi le soir à la gare, je ne me sens pas tranquille. Et pourquoi cela ne me fait pas le même effet, lorsque ce sont des blancs (je ne dis pas que je n'ai pas peur, mais je crois que je ressent ça différemment) ?



J'ai aussi lu dans un livre que les gestes et les attitudes corporelles étaient différentes selon les pays. On a donc peut-être eu l'habitude de voir à la télé des asiatiques avec une attitude plutôt "zen" et réservée, donc on pense qu'ils sont tous comme ça, peut-être?